Uber a perdu son permis d’exercice à Londres
Uber a perdu sa licence à Londres, qui était pourtant l’un des pays où l’application était largement utilisée. Avec cette révocation de licence dans la capitale britannique, la plateforme de voitures avec chauffeurs Uber essuie donc un sérieux revers car elle perd son plus gros marché européen.
Des problèmes de sécurité en cause chez Uber
Selon les dernières informations, la perte de licence d’exercer de l’entreprise Uber a été causée par des failles de sécurité dans son système informatique, lesquelles permettaient à des milliers de conducteurs sans permis de prendre en charge des passagers. Ainsi, Transport of London a déclaré dans un communiqué l’inaptitude d’Uber à prétendre à une licence à Londres. La TfL a d’ailleurs reproché à la société américaine la faille qui a permis à des conducteurs qui n’avaient pas de permis de télécharger leur photo sur les comptes d’autres conducteurs, et ce, sur au moins 14 000 trajets au cours des derniers mois. Cela a représenté un « danger pour les passagers » a également déclaré la Tfl. De plus, l’application a aussi permis à des conducteurs n’ayant pas de permis ou sous le coup d’une suspension de procéder à la création d’un compte actif.
Néanmoins, la plateforme de voitures avec chauffeurs Uber compte faire appel et va continuer de fonctionner jusqu’à l’adoption d’une décision définitive. En outre, les passagers peuvent se rassurer car le service client de l’entreprise Uber reste à l’écoute des réclamations et remarques.
Un précédent en 2017
Il faut savoir que cette suspension n’est pas une première pour l’entreprise Uber qui a déjà été suspendue par la TfL en 2017. Cette année-là, l’organisme de transport anglais avait suspendu la licence du géant américain à cause de failles de sécurité mais Uber avait fait appel et gagné avec un permis d’exercer d’une durée de quinze mois.
Transport of London avait ensuite redonné sa chance à l’entreprise Uber de régler ses attentes de garanties avec le renouvellement de son autorisation d’exercer pour une durée de deux mois pendant le mois de septembre. L’entreprise avait alors procédé à des changements sur ses systèmes de sécurité pour les améliorer.
Grogne des travailleurs Uber
Il faut noter que Londres est le plus gros marché européen d’Uber et cette suspension de licence représente une perte financière faramineuse pour le géant américain. En effet, l’entreprise y compte 45 000 conducteurs et pas moins de trois millions de clients.
L’entreprise américaine Uber qui siège à San Fransisco a tout de même pris des mesures pour améliorer la sécurité des passagers, notamment avec la fonctionnalité permettant d’entrer en contact direct avec les services d’urgence, à l’aide des capteurs. Ces derniers détectent si la voiture reste trop longtemps immobile, ce qui permet de déterminer s’il y a eu un accident et si des secours sont requis. Néanmoins, la situation reste compromettante pour la réputation de l’entreprise, d’autant plus que les chauffeurs ont aussi laissé entendre qu’ils n’étaient pas suffisamment rémunérés.
De leur côté, les syndicats des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne (IWGB) ont fait valoir leur avis négatif sur la décision de TfL, qu’ils n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier de « coup massif ». En effet, ce syndicat a pointé du doigt la précarité des conditions des milliers de conducteurs qui travaillent pour le géant américain Uber et qui risquent de se retrouver au chômage à cause de cette suspension de licence. Le IWGB a ainsi annoncé son souhait d’organiser une réunion d’urgence avec le maire de Londres afin de discuter des solutions possibles afin de protéger les conducteurs d’Uber.
Les efforts d’Uber pour assurer la sécurité au cours des trajets
Au cours des mois derniers, Uber avait annoncé quelques mesures et nouvelles fonctionnalités destinées à assurer une meilleure sécurité des passagers et conducteurs pendant les trajets.
Enregistrement des conversations lors du trajet
L’enregistrement sonore des conversations fait partie des projets mis en place au Brésil et au Mexique pour ce mois-ci, avec la possibilité de l’étendre au reste du monde.
Cette toute nouvelle fonctionnalité devrait permettre au conducteur ainsi qu’au passager d’activer l’enregistrement des conversations dans la voiture à l’aide d’un bouton dans l’appli. Une fois le trajet terminé, il sera demandé à l’utilisateur si tout s’est bien passé. Si ce n’est pas le cas, le passager pourra faire un signalement de l’incident et procéder à la transmission du fichier audio à Uber en quelques clics. L’enregistrement sonore sera alors crypté et conservé sur le téléphone du conducteur ou du passager mais ces derniers n’auront pas la possibilité de l’écouter car seul Uber pourra entrer la clé de décryptage.
Il s’agit d’une fonctionnalité destinée à responsabiliser autant les passagers que le conducteur sans pour autant empiéter sur leur vie privée. La présentation du projet pilote a été effectuée au début du mois de novembre et a aussi été l’occasion de présenter d’autres outils destinés à l’amélioration de la sécurité des utilisateurs d’Uber, notamment un bouton qui permet d’entrer directement en contact avec la police du Mexique.
Le quotidien américain Washington Post avait également révélé que l’entreprise Uber avait prévu de tester la même fonctionnalité aux États-Unis. Néanmoins, cette mesure pourrait être difficile à mettre en œuvre lorsque l’on sait chaque État américain a sa propre législation sur ce qu’il est permis ou non d’enregistrer à l’insu des autres personnes qui participent à une discussion.
D’ailleurs, l’entreprise Uber a déclaré attendre d’avoir les retours d’utilisateurs sur le projet pilote afin de procéder aux modifications de la fonctionnalité avant qu’elle puisse être proposée dans d’autres pays.
Un bouton pour lutter contre des discriminations
Parmi les nouvelles fonctionnalités introduites dans l’application Uber, il y a celle qui a pour objectif de lutter contre des discriminations auxquelles peuvent être confrontés certains passagers en rapport à leur genre, leur orientation sexuelle ou leur race. Pour ce faire, le bouton anti-discrimination a été lancé en partenariat avec l’association SOS homophobie et a pour objectif de faciliter le signalement de toute discrimination basée sur la religion, le handicap, le genre, etc., ce qui est d’ailleurs une politique stricte de l’entreprise Uber.