La révolution des pneus est en route
Avec la nouvelle loi Montagne qui oblige les automobilistes roulant dans des zones à risque d’enneigement à posséder des équipements spéciaux, la question des pneumatiques n’a jamais autant été d’actualité. Pourtant, ces consommables sont quelquefois mal entretenus et peuvent causer de grandes frayeurs à leurs passagers. Pneus hiver, été, 4 saisons, roulage à plat, il en existe de toutes les tailles et pour toutes les situations, alors comment s’y retrouver face à autant de diversité ?
Les pneumatiques, un élément essentiel d’un véhicule
Les pneumatiques représentent un des éléments essentiels au véhicule. C’est la seule et unique liaison avec le sol. Toute la motricité et toute la capacité de la voiture à se maintenir sur la route tiennent en un point : le pneumatique.
Constitués de caoutchouc, d’éléments chimiques et de fils métalliques, les pneus possèdent trois zones appelées sommet, flanc et zone basse. Le sommet, en contact avec la route, est formé d’une couche épaisse sculptée qui permet d’évacuer l’eau, la neige et la poussière. Cette couche procure au pneu une adhérence élevée, tout en limitant la résistance au roulement et donc la consommation en carburant. La zone du flanc est conçue pour absorber les déformations et les chocs non tranchants tandis que la zone basse permet l’étanchéité avec la jante.
Les pneumatiques sont montés sur des jantes, elles-mêmes rattachées à tout un système d’amortissement, de direction et de motricité, qui permet au conducteur de manœuvrer et de déplacer le véhicule sans difficulté. Capable de subir des déformations et des chocs, le pneumatique peut supporter jusqu’à 50 fois son poids et encaisser des transferts de charge violents, notamment lors des accélérations et des freinages.
La durée de vie d’un pneumatique dépend de nombreux éléments comme le gonflage, le type d’utilisation, le revêtement des sols et le type du pneumatique (« été » ou « hiver » : les témoins d’usure sont alors différents.) Pour une durée de vie optimale, il est nécessaire de veiller à l’état général du pneumatique grâce à un contrôle visuel mais aussi en veillant à respecter la pression recommandée par le constructeur. Pour cela, il faut si nécessaire ajouter ou enlever de l’air ou de l’azote – ce dernier possède la particularité d’être moins sensible au changement climatique.
Quels sont les principaux types de pneus ?
Selon les conditions climatiques et l’utilisation que l’on fait de son véhicule, il est important de rouler avec des pneumatiques adaptés. Il existe plusieurs types de pneus :
- Pneu été : équipé d’une large rainure centrale et de rainures secondaires en forme de V, le pneumatique été est très performant sur sol sec car sa gomme ne durcit pas avec la chaleur et permet donc une adhérence constante au-dessus de 7°C.
- Pneu hiver : en-dessous de 7°C, il est fortement conseillé de changer ses pneumatiques été par des pneus hiver, qui possèdent des rainures plus profondes pour une meilleure motricité sur sol enneigé ou boueux. En termes de sécurité, les distances de freinage peuvent être réduites de 20 % par rapport à un pneu été.
- Pneu dit « roulage à plat » ou « runflat » : ces pneumatiques peuvent rouler malgré une crevaison. Les flancs sont renforcés et permettent de parcourir environ 80 km, une distance suffisante pour rallier un garage. Toutefois, une fois endommagé, le pneu « runflat » doit être entièrement changé.
- Pneu 4 saisons : ces pneumatiques peuvent être utilisés de manière optimale entre -10°C et +30°C. Toutefois, ils ne seront jamais aussi performants que des pneus hiver ou été. Ils ont cependant l’avantage d’être acceptés par la loi Montagne jusqu’en 2024 s’ils comportent la marque M+S (Mud + Snow). Si ces pneumatiques sont utilisés dans une région peu ou pas enneigée, ils s’avèrent être un bon compromis aux pneus hivers.
Petit point sur le décret de la loi Montagne applicable au 1er novembre 2021 : tous les véhicules traversant les zones prévues doivent être équipés de pneus hiver 3PMSF ou posséder des chaînes ou des chaussettes à neige à positionner a minima sur deux roues motrices. Le non-respect de cette réglementation pourra entraîner une contravention de 4e classe de 135 euros. La liste des départements et des communes concernés est consultable sur les différents sites gouvernementaux.
Des pneus increvables ? Réalité ou fiction ?
La recherche sur les pneumatiques se développe rapidement. En effet, soucieux de l’écologie et des normes anti-pollution, les différents tests ont montré que les pneumatiques sont une source importante de dégagement de particules fines. D’après les mesures effectuées par Emission Analytics, Ils peuvent à eux seuls dégager 1000 fois plus de particules que les moteurs.
Dans cette optique et dans le but d’améliorer les conditions d’usage des véhicules légers et lourds, Michelin a développé Uptis (système de pneu anti-crevaison unique), un pneumatique increvable. Encore en phase de test, Uptis sera commercialisé dès 2024. Michelin souhaite réduire le nombre de crevaisons et de problèmes liés au mauvais gonflage des pneus, afin de limiter les remplacements prématurés de ces consommables.
Le système Uptis est simple. Lors de sa présentation en 2017, Michelin avançait 4 piliers fondateurs pour son nouveau pneumatique :
- sans air :
- possibilité de l’imprimer en 3D ;
- connecté ;
- fait à partir de matériaux recyclables.
Le caoutchouc composite permet d’absorber tous les chocs et les éventuels objets tranchants qui se trouveraient sur la route, ce qui donne au pneu une résistance accrue et une plus grande longévité. L’air est remplacé par des lames en V qui font office d’amortisseurs.
Les pneumatiques représentent un enjeu important pour la transformation automobile. Confrontés aux normes et aux défis environnementaux, ils doivent désormais répondre de manière efficace et pérenne aux nouvelles solutions de transport, tout en conservant leur rôle majeur dans les déplacements des véhicules.
Virgile Rosa