Quelles questions se poser avant d’acheter une voiture électrique ?

La Commission européenne souhaite interdire les véhicules thermiques en 2035, poussant ainsi les constructeurs à accélérer leur développement et leur recherche dans le domaine de l’électrique. Malgré des avancées spectaculaires, seuls 20 % des Français pensent acheter une voiture électrique dans les cinq prochaines années.

Voiture électrique : répond-elle à mes besoins ?

Près de 38 millions de véhicules sont en circulation en France et 97,7 % utilisent l’énergie thermique. L’usage de la voiture répond à des besoins spécifiques comme aller au travail, et pour de nombreux Français, elle reste indispensable. Alors, peut-on facilement changer le parc automobile français ?

Les usagers de la route ne sont pas contre une modification de leurs habitudes de déplacement, bien au contraire, mais des freins techniques et d’usages persistent et ralentissent la progression du marché de l’électrique. Dans les agglomérations sont prises des restrictions de plus en plus strictes contre l’accès des véhicules thermiques au centre-ville, avec la création de Zone à Faibles Emissions (ZFE). Seules sont autorisées certaines voitures munies de la vignette crit’air.

Pour les déplacements domicile – travail en ville, l’électrique peut être une solution viable. Des solutions de recharge sont disponibles dans les parkings publics ou directement sur le lieu de travail, ce qui permet d’allier indépendance du transport et respect de l’environnement.

Toutefois, pour un usage de loisir, le véhicule électrique possède des limites. Partir en voyage nécessite de prévoir son itinéraire car l’autonomie des véhicules électriques est souvent limitée et pensée pour un usage urbain. Il n’est pas rare de trouver des batteries de 50 Kwh capables de parcourir entre 300 et 400 km avec une charge, ce qui est peu, comparé à leur pendant thermique. Pour bénéficier d’une meilleure autonomie, il faut donc choisir une automobile avec une batterie d’au moins 75 Kwh, mais le prix est aussi plus élevé.

Une alternative existe pourtant : l’hybride. En attendant de nouveaux progrès concernant l’autonomie et la recharge, les modèles hybrides ou hybrides rechargeables représentent des solutions intéressantes. L’hybridation permet de rouler plus de 50 km en tout électrique selon les modèles, idéale pour les trajets domicile – travail, tandis que le moteur thermique (souvent essence) octroie un rayon de déplacement beaucoup plus important. Et pour les gros rouleurs, Mercedes a prévu une gamme d’hybrides diesel – électrique appelée « de » pour limiter toujours plus la consommation et les rejets de CO2.

Les aides gouvernementales : un coup de pouce bienvenu

L’Etat a renouvelé pour l’année 2021 son bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique ou à hydrogène, qu’il soit neuf ou d’occasion. Cette prime incite les ménages français à commencer la transition écologique pour diminuer le nombre de voitures thermiques. Cependant, avec un ticket d’entrée plus élevé qu’un véhicule diesel ou essence, la voiture électrique a encore du mal à séduire les Français.

Pour aider les Français à changer, l’Etat a mis en place une aide pouvant aller jusqu’à 6 000 € pour les particuliers et 4 000 € pour les personnes morales. Selon les régions, les cartes grises sont même offertes. Mais il faut respecter certains critères :

  • Le véhicule doit être neuf ;
  • Être acheté ou loué pour 2 ans minimum ;
  • Ne pas rejeter plus de 50 gr de CO2/km ;
  • Posséder une immatriculation en France ;
  • Ne pas être vendu dans les 6 premiers mois ni avec moins de 6 000 km.

Autre point, plus le véhicule a une valeur d’achat élevée, moins le bonus est important. Ce coup de pouce peut faire baisser de 27 % le prix de la voiture. En plus, si la batterie est en location, il peut également y avoir une aide supplémentaire. Mais il ne faut pas dépasser 60 000 € car le nouveau décret n°2021-977 du 23 juillet 2021 ne prévoit plus d’aide au-delà de ce prix, sauf pour les véhicules fonctionnant à l’hydrogène.

Enfin, ce bonus écologique est cumulable avec la prime à la conversion. Le montant total de l’aide peut alors atteindre 12 000 €.

Choisir une voiture électrique : occasion ou neuve ?

Pour un même modèle généraliste, un véhicule électrique est plus cher à l’achat que sa version thermique. En cause ? Les batteries, qui atteignent un tiers du prix de la voiture. Mais tous les constructeurs s’accordent pour dire que le coût d’entretien et d’utilisation permet au véhicule électrique d’être plus compétitif sur la durée qu’une voiture thermique. En effet, le prix de l’électricité est moins élevé que le prix du carburant diesel ou essence, les révisions annuelles sont moins onéreuses et en cas de revente, la décote est pour le moment moins importante.

Du côté de l’occasion, le marché est encore balbutiant. Mais comme pour tout achat d’une voiture d’occasion, il est nécessaire de vérifier l’état général et particulier du véhicule. Les éléments de carrosserie peuvent être coûteux à remplacer, tout comme les problèmes résultant d’un défaut sur les essieux. Le plus important reste cependant la capacité de la batterie. C’est le point central à ne surtout pas négliger avec l’achat d’une voiture électrique d’occasion. Pour connaître son état, il suffit de demander un diagnostic chez un concessionnaire (quelques dizaines d’euros) ou bien d’acheter un kit pour prise OBD qui vous donnera instantanément la capacité de la batterie. Et si le véhicule est récent, les batteries sont peut-être encore sous garantie. L’usure prématurée d’une batterie peut être due à l’exposition prolongée à la chaleur, à de mauvais chargements ou encore à une charge rapide trop fréquente. Ce sont tout autant de paramètres qu’il est possible de déceler rapidement en observant l’usage fait par le vendeur.

Enfin, comme pour un véhicule électrique neuf, l’Etat propose un bonus écologique à hauteur de 1 000 €.

Prêt à passer à l’électrique ?

Fervent défenseur de l’écologie, en quête d’une voiture moins polluante ou qui consomme moins… De nombreuses raisons peuvent pousser vers le choix de la mobilité propre. Les constructeurs regorgent d’imagination pour séduire tous les utilisateurs de voitures en proposant des véhicules toujours plus attrayants. Mais l’achat d’une voiture électrique nécessite des changements dans les habitudes, qui peuvent au départ dérouter. Synonymes de changements sociétaux, les VE se développent très vite et près d’une personne sur deux s’intéresse au sujet malgré des coûts encore élevés.

Virgile Rosa

 

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